Pénuries de médicaments en Europe
Un retard à rattraper
Depuis la fin de l’année 2022, les pays de l’Union européenne font face à de sérieuses difficultés d’approvisionnement pour certains médicaments essentiels, une majorité d’entre eux étant désormais confrontés à des pénuries réelles.
Dans une enquête sur les pénuries de médicaments menée par le groupement pharmaceutique de l’Union européenne (UE) entre le 14 novembre et le 31 décembre 2022, 100 % des 29 États membres ont signalé des pénuries de médicaments chez les pharmaciens et 76 % ont déclaré que les pénuries étaient plus sévères que l’année précédente, en 2021.
Forte demande
Réduction de l'offre
Cette situation est due à la fois à l’augmentation de la demande et à la réduction de l’offre.
Les allergies saisonnières ont commencé tôt et sont plus sévères que d’habitude. Il y a également eu une flambée inhabituelle de maladies de la gorge chez les enfants. Les experts estiment que le niveau anormalement élevé de maladies est lié à l’affaiblissement du système immunitaire, qui n’est plus accoutumé aux agents pathogènes. Cet hiver difficile, après quelques années calmes (à l’exception de COVID-19), n’était pas prévu par les laboratoires pharmaceutiques.
L’inflation et la crise énergétique ont évidemment pesé sur les entreprises pharmaceutiques, impactant ainsi la production.
Les chiffres
Les pénuries de médicaments : un défi pour les pharmaciens
Pour la quatrième année consécutive, les pénuries de médicaments sont le principal défi auquel sont confrontées les pharmacies – des statistiques alarmantes !
En moyenne, un pharmacien consacre 6,68 heures par semaine à la gestion des pénuries de médicaments, ce qui est nettement plus élevé que le temps déclaré en 2021 (5,3 heures), 2020 (6,3 heures par semaine) et 2019 (6,6 heures par semaine).
Les pharmaciens passent donc en moyenne 6 heures et 40 minutes par semaine à gérer activement les pénuries, ce qui ajoute de la pression aux équipes déjà très sollicitées.
Cette situation affecte donc les pharmacies dans la plupart des pays en raison des pertes financières dues au temps consacré à la gestion des pénuries (96,55 % des pays), ainsi que de la baisse de confiance des patients, de la diminution de la satisfaction des employés et de l’augmentation des tâches administratives (75,86 %).
Les pharmaciens sont surmenés par la recherche de médicaments de substitution en cas de rupture de stock, par l’achat de nouveaux médicaments auprès d’autres grossistes ou fabricants et par l’élaboration de plans de soins alternatifs. Pour gérer avec succès les pénuries, les pharmaciens peuvent se tourner vers les nouvelles technologies offertes sur le marché et l’automatisation des processus pour récupérer le temps perdu.
L’automatisation de la gestion des stocks peut libérer jusqu’à 6 heures dans les officines.
Source : Groupement pharmaceutique de l’Union européenne – Enquête PGEU 2022.